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Film du mois - BlacKkKlansman – Spike Lee

- 10/10 -

BlacKkKlansman est une comédie socio-politique aux accents dramatiques qui résonne malheureusement toujours à notre époque. La séance en avant-première à l’Irish Film Institute s’est terminée avec une interview de Spike Lee retranscrite en direct. Le scénario retrace l’histoire incroyable de Ron Stallworth, un policier afro-américain qui réussit à rejoindre le Ku Klux Klan dans les années 70. Lorsque Ron (John David Washington) appelle l’un des leaders du Ku Klux Klan, il fait l’erreur de donner son véritable nom. Il a alors cette idée folle d’enquêter au sein du groupe de suprémacistes blancs afin de reporter et déjouer un quelconque plan qui porterait atteinte à la sécurité des citoyens. Son collègue juif Flip Zimmerman (Adam Driver) sera sur le terrain pour rencontrer les membres du Ku Klux Klan pendant que le travail de Ron reposera sur les conversations téléphoniques avec notamment le néo-nazi David Duke.

BlacKkKlansman dénonce notamment Naissance d’une nation (D.W Griffith, 1915) et Autant en emporte le vent (Victor Fleming, 1939), films racistes ayant incité à la violence à leur sortie. Selon Spike Lee, ces œuvres peuvent néanmoins être étudiées en cours de cinéma à condition qu’on leur ajoute un sous-texte. Ses cours de cinéma n’abordaient pas les implications socio-politiques.

La réalisation est osée. Spike Lee prend des initiatives encore peu exploitées pour nous connecter à ses personnages et renforcer l’horreur des évènements. Lors d’un discours pendant un rassemblement du mouvement Black Lives Matter, afin de capter les mots résonnant chez la foule, plusieurs personnes sont filmées en gros plan en noir et blanc avec un fond noir et une lumière venant éclairer les visages inspirés par les paroles de l’orateur. Ainsi, le spectateur ressent la force de ce discours qui a un impact sur un groupe, mais surtout sur des individus. Dans une autre scène, Ron et l’une des voix étudiantes de Black Lives Matter entendent un bruit menaçant. Les protagonistes sortent alors de l’appartement, armés de pistolets pointés vers la caméra. Au lieu de marcher, ils glissent lentement sur le sol et la couleur de l’image se teinte d’un grain rétro orangé. Arrivée à la fenêtre au bout du couloir, la caméra filme un rassemblement du Ku Klux Klan. Les évènements de Charlottesville sont alors retranscrits dans un travail d’archives.

« Ce qui s’est passé à Charlottesville s’est passé avant notre travail de photographie. Nous avions besoin d’un plan des années 70 à nos jours pour faire de cet écart de 40 ans, un film contemporain, » dit-Spike Lee. Le réalisateur espère que son long-métrage donnera un coup de pouce dans la bonne direction pour les élections de mi-mandat qui se dérouleront en novembre. Les liens de l’article : Facebook : @blackkklansman À aller voir ici www.cineworld.ie


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