Bon, à moins que tu ne vives dans une grotte sans jamais avoir aucun contact extérieur avec l’humanité, la tempête Emma, tu n’as pas pu la rater : la plus grosse tempête de neige que l’Irlande ait connue depuis 30 ans. Et nous, bande de petits veinards, on était aux premières loges. Je ne sais pas vraiment comment les autres se sont occupés, mais moi, j’ai frôlé la folie à plusieurs reprises. Je te raconte, au cas où toi aussi, pour que tu te sentes un peu moins seul !
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J’ai fixé la fenêtre désespérément
en me demandant s’il allait s’arrêter
de neiger un jour.
Puis j’ai compris que mes amis, censés venir me rendre visite pile ce week-end là, ne pourraient jamais prendre leurs avions. J’ai soupiré et râlé, comme nous les Français, on sait si bien le faire, au moins une bonne centaine de fois. Bref, j’ai déprimé.
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J’ai checké environ 500 fois
Instagram, Facebook, Snapchat
et autres réseaux sociaux.
La plupart du temps, il n’y avait même pas de nouvelles publications. J’ai regardé le plafond, en me demandant pendant combien de temps encore, j’allais devoir rester là. J’ai même commencé à apprendre une technique pour mémoriser les cent premiers décimales de pi. Bref, je me suis ennuyée.
- 3 -
J’ai regardé
une vingtaine d’épisodes de séries
et une dizaine de films.
D’ailleurs, dans tout ce que j’ai regardé, se trouvait selon moi une belle pépite, Berlin Calling. Bon OK en vous parlant de ce film j’ai 10 ans de retard, là je peux dire merci Emma. À regarder tout particulièrement si vous aimez Paul Kalkbrenner et la musique électronique. Et j’avoue, j’ai même joué aux jeux en ligne sur Facebook. Ce que ne nous ferait pas faire le désespoir. Bref, j’ai geeké.
- 4 -
J’ai dansé toute seule, j’ai chanté
(c’est sympa de vivre en coloc avec moi).
J’ai regardé mon chien aboyer comme un fou sur le bonhomme de neige du jardin. J’ai regardé la neige en me disant que c’était quand même vachement beau. J’ai rigolé devant les vidéos de gens qui faisaient du Ski dans la ville ou qui sautaient dans la neige depuis leur fenêtre. Bref, je me suis amusée (peut-être 22 minutes sur 5 jours, c'est pas beaucoup mais bon justement, ça en devient encore plus important à signaler).
- 5 -
J’ai imaginé que finalement les météorologues
s’étaient trompés,
et que la tempête n’allait pas durer 3 jours, mais 5 mois. Alors j’ai fini par regarder mon chien, en me disant que si jamais j’étais au bord de la famine, je pourrai toujours le manger. Bref, j’ai déliré. Et maintenant voilà, on est dimanche soir et pour demain un retour à des conditions plus normales est annoncé. Alors demain, quand je sortirai, je me sentirai libérée, délivrée (oui, elle était facile celle-là, ne m’en voulez pas, c’est sûrement la folie qui me guette).
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