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Maserart - L’art de bouleverser le paysage


Maserart - Kingdom of the Night Photography

Alors, d’où est-ce que tu viens ? Du sud de Dublin. Ok, nous avons un accent français, ça s’entend clairement, mais on peut aussi entendre que t’as un accent de Dublin ! Ouais, ouais. Il y a définitivement un peu de Dublin là-dedans, ouais.

Quel âge as-tu ? Je suis dans la fin de la trentaine. Je ne donne pas vraiment mon âge exact ! Rires

Est-ce que tu bosses seul ? Ca dépend des projets en fait. J’ai vécu aux U.S.A pendant deux ans et je bosse la plupart du temps seul, mais j’ai pas mal de projets communs aussi. Quand je dois peindre un mur, je peux le faire seul. Mais quand c’est vraiment gros, c’est plus cool que des gens viennent aider.

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Et pour le Tara building ? J’étais aidé oui. On l’a fait en cinq jours alors que je bossais en même temps sur un autre projet. Mais pour ce genre de choses, c’est simple car tu peins les zones avec des numéros qui se rapportent à des couleurs. Les gens viennent aider et n’ont plus qu’à respecter le code couleur.

Bon, là on rigole à cause de la taille des théières. Et sincèrement, alors que je retranscris cette interview pour vous chers lecteurs, j’explose de rire dans le café où je suis assise pour travailler, à l’écoute de mon accent français (qui est catastrophique).


Quel est ou a été ton projet favori ? Franchement, ça dépend. La pièce finale ne fait pas tout. C’est aussi l’expérience autour, les gens que tu rencontres et qui sont passionnés par ce qu’ils font. Je ne peux pas en choisir un en particulier. Mais en 2010, j’ai bossé à Ballymount pour un énorme projet. Quand j’y repense, je me dis : « Ouais, c’était énorme. » Mais tu sais, mon projet favori si je dois vraiment en désigner un, c’est « U ARE ALIVE » (Ndlr. Grantham Street. Photos de l’article) Parce que ce truc dégage une énergie telle que les gens continuent à m’envoyer des messages par rapport à ça et ils l’adorent !


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Le début d’un projet, c’est toujours commencer par dessiner quelque chose sur le papier puis ensuite passer à l’étape sur le mur ? Oui. La partie dessin, c’est facile. J’étais avec un ami, Aches. En gros, on regarde l’espace en question. Je fais un dessin flexible. J’utilise Illustrator et Photoshop. J’ai acheté un iPad et waw, ça rend les choses bien plus simples ! Rires


Quand tu veux peindre sur un mur, tu dois demander l’autorisation de la ville avant ? T’es censé. Mais je ne le fais pas. Tu ne le fais pas ? Ok ! Rires Ici, le mur appartient à la Simon Community de Dublin et j’ai une bonne relation avec eux. Donc ça rend les choses plus simples. Je fais juste le dessin et ils disent : Ok, viens ! Mais si tu veux faire un tout nouveau projet, comme peindre un nouveau mur, tu dois généralement avoir l’accord de la ville oui.

Tu n’as jamais eu de plainte ? Bah…bon j’ai fait pas mal de peintures illégales. Mais non. Si je bossais dans une perspective commerciale, ça serait différent. Je serais certain de n’avoir aucune plainte dans ce cas. Mais « F*** that ». Jusqu’ici, j’ai été chanceux.

Mais pourquoi tu as changé la peinture sur le mur ? (U ARE ALIVE) Ah, oui. La première fois que je l’ai fait ce mur, c’était il y a genre cinq ans. C’était juste bleu et blanc. Quelques années plus tard, je voulais faire quelque chose pour la communauté LGBT. D’où les bandes arc-en-ciel. Et puis aujourd’hui, ça devenait juste vieux. Les gens n’y prêtaient plus attention. Et y a cet artiste, un gamin prometteur et super intéressant (Aches), il me fait un peu penser à moi quand j’avais 25 ans. On s’entend super bien. Les gens aiment ce qu’il fait. Donc on l’a fait.


Ouais parce qu’un matin, j’ai vu le mur et je me suis dit : mais WTF?

J’étais tellement habituée à la version précédente. Mais d’un côté, c’est la partie la plus intéressante du changement : être surpris. Voilà, totalement. Les gens étaient habitués. Je voulais un changement.


Quelle est ton inspiration en relation à ton travail ? Mon travail, c’est une extension de moi. T’es influencé par ton environnement. Je peignais des fresques murales et je voulais bouleverser les paysages avec des rubans de couleurs. J’ai développé cette ligne de travail avec des motifs colorés. J’utilise ça comme un langage visuel. C’est la raison première. Contraster avec l’environnement.

Je suppose que tu ne peux pas non plus forcément toujours expliquer d’où vient l’inspiration. Ouais. Tu sais, par exemple, si tu fais un projet caritatif, ton inspiration peut venir de l’enjeu des personnes sans domicile fixe. C’est une question difficile. Ça peut aussi venir de la mode. Tout vient d’un instinct.

Quel est ton plus gros projet ? En termes d’échelle ? On a construit un énorme truc dans un parc un jour. En termes de production, c’était dingue. C’était à Central Park, à Sydney. Ca a pris des semaines entières. On a utilisé des containers de transport comme des gros blocs de Lego. C’était énorme. On était en mode : « Ouais, là ça va loin ! » Les gens prenaient des photos de ces trucs massifs. C’est probablement le projet le plus gros que j’ai pu faire oui.


Je suppose que c’est aussi lié au support en question. Tu passes d’un terrain de jeu à un autre.

Ouais, totalement. Il y a un autre projet que j’ai fait au Graphic Studio de Dublin il a environ un an et demi. Genre 16 impressions. Ça m’a pris plus de deux ans. Et la nouvelle galerie que je construis, c’est mon prochain projet. C’est pas seulement un studio. C’est aussi le concept de rassembler les gens quelque part. C’est une œuvre d’Art d’une certaine manière. Tu viens et tu visites. Vous pouvez venir quand c’est fini d’ailleurs ! Ce sera sur Charlemont Street et on ouvre vers mars. (Imagine notre jubilation, bien entendu)

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Tu peux définir ton travail en trois mots ? Non ! ☺ Rires. Tu peux dire non, pas de problème hein ! Et ta couleur préférée ? Aucune ? Rires. Non non ! J’aime utiliser d’abord du jaune et du bleu. Je ne sais pas, je dois être très attiré par le jaune. C’est psychologique. Si j’utilise d’abord du bleu, j’utiliserai ensuite du jaune. Et ensuite du rouge. Puis à nouveau quelque chose de froid pour avoir du contraste. Ce genre de combinaisons de couleurs, c’est mon truc. Même du vert. J’utilise toujours les mêmes couleurs.

Quel est ton endroit favori ici sur Dublin ? Je dirais deux endroits. J’aime nager, genre vers Seapoint le samedi. Et j’aime aussi aller marcher à Howth. J’adore l’endroit. Dublin est vraiment cool parce que les montagnes sont proches. La mer aussi. Je vis ici, c’est plutôt intense, donc c’est cool de s’échapper un peu. Ouais, il y a aussi Glendalough. Ah ouais ! Glendalough c’est en fait mon endroit favori. Je me suis entraîné l’an dernier pour aller au Kilimandjaro et je l’ai fait à Glendalough. J’y allais seul avec mon chien. J’ai adoré.

Donc Howth, Seapoint et Glendalough. C’est quoi ton prochain projet ? C’est la galerie. Je vivais à Londres l’an dernier et j’ai beaucoup voyagé avec mon boulot. Et à un moment donné, je ne me sentais pas très bien. J’ai quitté Londres car j’avais besoin d’un endroit où je me sentais productif et à la maison. Le studio, c’est un peu l’aboutissement de ça. Je voulais que ça ressemble un peu à un magasin. Aches est un peu mon mentor sur le coup. C’est beaucoup de boulot mais c’est excitant. Une fille s’occupe du design de l’endroit. C’est une jeune créatrice et elle est vraiment chouette. L’endroit sera industriel mais aussi moderne. C’est dingue.

Tu te vois rester à Dublin maintenant ? J’ai beaucoup voyagé et j’avais besoin d’une base. C’était chouette hein, mais c’est différent maintenant, dans le bon sens. J’avais pas de raison de rester ici donc je voyageais pas mal. Je voyage encore, mais j’ai un point d’attache maintenant. C’était fatiguant aussi. Je ne peux pas me plaindre, mais je me demandais toujours où était ma véritable maison. Londres était censée l’être, mais techniquement. Cela vient avec l’âge aussi, je suppose. Maintenant, je veux que ça ralentisse un peu. Penser à avoir des enfants, me marier…non je rigole, pas maintenant. Rires. Et voilà ! MASER ARTS LOVE YOU. AND WE LOVE HIM TOO. P.S. Moi en tout cas, je garde l’enregistrement sur mon phone parce que sa voix est dingue ! #Groupies


Maserart - Kingdom of the Night Photography

Crédits photo : Lauren - Kingdom of the Night Photography





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