THE CLOCKWORK DOOR

Interview de Ciaran Hogan

Êtes-vous à l’origine du projet ? Si oui, comment en avez-vous eu l’idée ?

Oui et non. Je dirais que c’est une idée hybride, basée sur des influences trouvant leur origine dans des expériences personnelles. J’ai travaillé dans un cybercafé où ils faisaient payer les gens en fonction du temps qu’ils passaient sur place et c’est ce concept que nous avons ici. Les gens viennent ici ensemble, c’est un environnement sympa, accueillant. Les gens essayent de bosser à la maison, mais c’est difficile. J’ai essayé… Des amis ont tenté les librairies mais elles étaient toujours remplies ou trop bruyantes. Donc le concept, c’est de se rassembler. Quand je vivais dans le centre de Dublin, je n’aimais pas aller dans les bars ou les pubs. Mais il n’y avait pas vraiment d’autre option. Je préfère aller à un endroit qui ressemble un peu à la maison. C’est ce que nous avons ici !

On a des gens ici qui restent longtemps, comme six heures par exemple. Quand ils s’en vont, ils descendent les escaliers. Je les vois, ils ouvrent la porte et ils sont presque choqués en regardant dehors, ils se disent : « Wow, je suis toujours en ville en fait ! » Vous vous sentez comme si vous avez complètement quitté la maison. C’est ce dont Dublin a besoin.

Je suis arrivée récemment ici mais je ne pense pas qu’il y ait un endroit similaire ailleurs en ville.

Non. Il n’y en a pas. Peut-être même pas dans le Monde entier. Enfin, je ne sais pas.

Quelques mots pour décrire le concept ?

Un endroit accueillant. Non commercial, car nous ne vendons rien concrètement. Et aussi, la confiance. Tout est gratuit pour vous. Personne ne vous surveille réellement car on fait confiance aux gens. En un an, depuis que nous sommes ouverts, nous n’avons jamais eu de problème concret ou de personnes qui cassent des choses.

Diriez-vous qu’en termes de public, vous avez plus d’Irlandais ou d’étrangers, comme les expatriés?

C’est définitivement un mix des deux et c’est plutôt équilibré. Je dirais quelque chose comme 60% d’Irlandais et 40% d’étrangers. Je ne sais pas. Nous accueillons différents événements qui attirent des publics différents. Nous avons pas mal d’expatriés et ils veulent souvent se faire des amis ou améliorer leur Anglais. La plupart des événements qui aident à socialiser ici se passent dans des pubs. Ils fonctionnent uniquement parce que vous êtes alors dans un environnement où vous êtes encouragés à boire de l’alcool alors que pas mal de gens ne le veulent pas mais ressentent une certaine pression sociale à le faire. Pour nous, le consommateur parfait c’est quelqu’un qui vient ici, qui parle aux gens et qui joue par exemple à des jeux.

Combien de personnes travaillent ici ?

Ma femme et moi. Nous avons également trois autres personnes qui travaillent ici.

À propos de l’endroit, nous avons six pièces.

La salle principale comporte des sofas et des tables, où les gens peuvent parler et se sentir comme à la maison. Il y a aussi une estrade car nous accueillons différents événements.
La pièce avec projecteur. Il y a une super vue depuis cette pièce, car on peut voir le Ha’Penny Bridge.
La salle à jeux vidéo comporte environ 1700 jeux. On se focalise sur les jeux multi-joueurs car on préfère que les gens socialisent. Ça fonctionne bien, car on ne dit pas à l’autre : « parle avec moi » mais plutôt « on joue ensemble à ce jeu vidéo ? » Tout est lié à l’aspect social et au fait d’établir de véritables connections.
La salle de travail / d’étude est une pièce assez simple qui permet aux gens de se focaliser sur le travail. Nous allons bientôt lancer le projet « Faites publier votre roman ».
La pièce « cosy » est un endroit relaxant avec beaucoup de sofas et d’oreillers. Nous avons aussi du papier bulle ainsi que des ours en peluche et des plaids. Encore hier, un gars est venu nous voir car son vol pour les Etats-Unis avait été annulé. Il n’avait rien à faire mais il était crevé, donc il s’est installé dans la pièce et s’est endormi.
La pièce d’escape game « Alice au pays des merveilles ». On l’a ouverte en octobre dernier. C’est plutôt populaire comme concept.