Sunniva O’Flynn
programmatrice du IFI
Suite à la Nuit de la Culture au Irish Film Institute, nous sommes allés interviewer la programmatrice de l’évènement : Sunniva O’Flynn.
Pouvez-vous nous parler de votre rôle au sein du Irish Film Institute ?
Oui, je m’appelle Sunniva O’Flynn et je suis la responsable de la programmation au IFI. Je suis ici depuis 30 ans, donc mon rôle a changé au fil des années. Je programme les films irlandais tirés d’archives, mais aussi des films plus récents.
Que vouliez-vous devenir lorsque vous étiez enfant ?
Vétérinaire ! Tous les enfants veulent devenir vétérinaires non ?
Si vous étiez un film ?
C’est une question difficile ! Je connais surtout les films irlandais. Le cinéma irlandais est toujours « coming-of-age ». Si c’était un réalisateur partageant ma vision du monde… Ce serait Lenny Abrahamson. Son attention à tendance à être portée aux personnes marginales, les personnes vulnérables. Et son approche sur elles, est simplement de partager leur vie dans la société. Je pense que le travail qu’il fait est précieux. Nous permettre de connaître des personnalités dont on serait au courant sans en être familiers : je pense que c’est très important, vous savez.
Le personnage de film qui vous décrit le mieux serait-il un personnage de Lenny Abrahamson ?
Hmm… La plupart de ses personnages sont masculins. Mais il a fait une série TV appelée Prosperity et chaque épisode avait un protagoniste différent dont une femme. C’était une jeune femme noire, une jeune Africaine qui venait vivre en Irlande à cause des problèmes économiques en Afrique. Ce n’est pas tant que je m’identifie à elle, mais on pourrait dire que c’est le personnage que j’incarnerais dans cette série.
Un seul livre à lire jusqu’à la fin des temps ?
La Bible… Non, je plaisante ! La série de livres que j’ai le plus est Tales of the City de l’auteur américain Armistead Maupin. Ça se passe à San Francisco et il y a beaucoup de personnages sympathiques, de différents horizons. Leurs histoires s’entremêlent d’une manière très surprenante. C’est intelligemment écrit et très drôle.
Un fait insolite sur vous ?
Je suis une bonne nageuse ! Mais je ne sais pas si ça fait de moi quelqu’un d’insolite. C’est quelque chose que j’ai découvert tard et je suis totalement devenue accro au fait de nager dans la mer. J’ai nagé entre deux continents : d’Asie en Europe. C’est plutôt cool non ?
Pourquoi le IFI est différent des autres cinémas ?
Je pense qu’il est très accueillant, c’est un lieu chaleureux. Les gens sont heureux de venir ici en groupes, mais aussi seuls, contrairement aux autres cinémas où vous pouvez être gênés. Ici, vous pouvez aller au bar, à la librairie, et apprécier le cinéma. Et bien sûr, il y a le programme qui est si riche et varié. Même si vous ne savez pas ce que vous allez voir, vous pouvez entrer dans n’importe quelle salle et savoir que vous allez voir quelque chose artistiquement, historiquement ou sociologiquement très intéressant. Vous aurez appris quelque chose et ça vous aura ouvert l’esprit. Vous pouvez faire confiance aux programmeurs. C’est ce qui nous différencie en tant que programmeurs culturels des autres cinémas commerciaux.
Comment s’est passée la nuit de la culture ?
La nuit de la culture, c’est ce moment dans l’année où les gens ont un grand intérêt envers les évènements culturels gratuits. Il y avait des gens de tout âge et nous sommes contents de la façon dont le public a réagi. Nous étions sur Limerick, Cork et Dublin. Nous avons passé des archives, mais aussi des films plus contemporains. Nous étions contents d’avoir une assez grande audience, malgré tous les autres événements qui se passaient en même temps dans les villes. Il s’agit un peu d’une compétition pour attirer le public.
Pourquoi le label F-Rating est-il important ?
Le F-Rating est un nouveau label que nous avons introduit depuis quelques mois. Il indique au public quels films ont été réalisés, écrits ou produits par des femmes, ou ceux qui contiennent un sujet les concernant. Nous discriminons positivement en attirant l’attention sur un travail qui n’aurait pas pu avoir l’attention qu’il mérite. Je suis heureuse qu’il y ait une réponse. En tant que programmeurs, ça nous rend plus conscients du travail des femmes. Nous faisons plus attention et voyons s’il y a du travail ici qui pourrait rencontrer un public. Je pense que c’est très positif !
Photo : Eddy Carletti
6 Eustace St, Temple Bar, Dublin 2