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The Suppliant Women

Dublin Theatre Festival



Ça y est, le Dublin Theatre Festival a commencé ; pour vous, je suis allée voir quelques pièces. Je vous en parle ici.


J’ai vu… The Suppliant Women




Pour son soixantième anniversaire, le plus vieux festival de théâtre d’Europe a choisi parmi ses pièces phares l’adaptation de la pièce antique du poète grec Eschyle : Les Suppliantes.

Visible au Gaiety Theatre du 28 septembre au 1er octobre, la tragédie reprise par le dramaturge écossais David Greig relate l’exil de cinquante jeunes filles égyptiennes qui cherchent à trouver refuge au sein de la démocratie athénienne, promises à un mariage forcé avec leurs cousins si elles ne s’enfuient pas.


Le metteur en scène fait ici un pari risqué : reprendre une pièce antique, avec ses codes et ses pratiques mêmes. Il déploie ainsi sur scène une ribambelle de jeunes filles apparemment étrangères au monde du théâtre, et par ailleurs bénévoles, comme le voulait la tradition originelle. Les attentes qui résultent d’un tel choix sont grandes, et de mon côté, il a été difficile d’éviter une part de déception, à défaut d’une part de gâteau au chocolat, qui aurait été d’ailleurs bienvenu (juste une idée comme ça pour la prochaine représentation ; sondage Ipsos à l’appui : 87 % des spectateurs de théâtre préféreraient assister à une pièce un bon gros moelleux à la bouche, et bah oui, il suffisait juste d’y penser, de rien pour le conseil, c’est gratos).


Je m’égare… Revenons à nos petites Égyptiennes. Elles m’ont laissée mitigée, ces descendantes des pharaons. Peut-être ma déception est due à mon inculture ? (fausse modestie de malade, j’y crois pas une seconde, ahah, moi, de l’inculture ?? Mais bon vas-y on fait semblant pour le bon déroulé rhétorique de mon argumentation) Car oui, ce qui m’a déçue, c’est que la pièce soit principalement constituée d’un chœur de jeunes filles qui chantent et scandent, sans -ou presque- d’autres formes de jeu ou de mise en scène. Or, en faisant des recherches post-représentation, je m’aperçois que la pièce d’Eschyle se déroulait avec un chœur chantant tout du long (un maximum de fun). Mais une question se pose là : doit-on connaître la pièce du poète grec pour voir celle-ci ? Et quand bien même, l’adaptation contemporaine doit-elle reprendre ce que la pièce d’il y a 2500 ans a à nous dire qui est toujours d’actualité, ou bien doit-elle suivre ses pratiques littéralement ‘antiques’ ?


J’ai bien noté les effets ‘contemporains’ employés : entre autres les tenues dépareillées des non-comédiennes sur scène, qui ressemblaient plus à celles de hippies en vadrouille à Katmandou qu’à des drapés antiques. Mais ce genre de procédé ne suffit pas à inscrire la pièce dans la modernité. L’ensemble hétéroclite du chœur qui criait à nos oreilles des textes inaudibles, le tout dans une lumière aveuglante, m’a rebuté plus qu’attirée. Trop peu d’effets de nuances : de ton de voix, de lumières, de jeu.


Bon… il y a avait des trucs sympas aussi, comme la jeune protagoniste qui nous a éblouis par sa performance – et sa chevelure de mandarine (so Irish !) -, ou comme les deux musiciens dans les balcons qui accompagnaient le chœur et ponctuaient la pièce avec harmonie et subtilité. Mon moment préféré : quand tout le monde se court après dans la pénombre, torches à la main et bouts de bois fourchus brandis (= effet cathartique réussi).


C’est donc une pièce intéressante à aller voir, par les questions qu’elle fait surgir notamment. Si j’étais vous, j’irais y faire un tour quand même, rien que pour se faire son propre avis et pour pouvoir me contredire ensuite !


 

South King St, Dublin 2

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